Description
« À ce stade de mon éducation sentimentale, je venais de me découvrir un talent pour la trahison. »
À dix-sept ans, Nora Lefebvre s’ennuie dans la douce torpeur de son adolescence. Les sociologues diraient sûrement d’elle qu’elle est une « héritière » : fille unique d’une famille aisée bordelaise, son milieu et son parcours scolaire l’ont programmée pour la réussite matérielle, une vie sans histoire ni relief. Mais à son entrée en terminale, une rencontre vient tout bouleverser : son professeur de philosophie, la troublante Anna Berl, l’initie à l’amour, aux livres et aux cercles mondains de la bourgeoisie locale. Sous la tutelle de son mentor, la jeune femme est reçue avec brio à l’agrégation de philosophie et s’envole pour la capitale, où elle a été nommée professeur de lycée. C’est là que sa route croise par hasard celle de Maurice de Grancey, éditeur au sein d’une grande maison parisienne, qui propose de lui confier des travaux de réécriture de manuscrits. Peu intéressée par l’enseignement, Nora accepte. Bientôt, l’homme, qui vient de franchir la soixantaine, lui demande de devenir sa secrétaire personnelle pour l’aider à écrire ses Mémoires, lui dicter ses pages et ses fantaisies sexuelles… Un jeu dangereux commence alors, où Nora, Anna et Grancey sont avant tout possédés par le désir, l’ambition et la soif de vengeance.
Avec Une héritière, Gabriela Manzoni signe un premier roman d’une intensité rare, entre satire grinçante et mélancolie, où s’entrechoquent les questionnements féministes qui traversent notre époque.
Née une dizaine d’années avant la fin du siècle dernier, Gabriela Manzoni s’est fait connaître en partageant ses détournements de comics américains sur les réseaux sociaux. En 2016, un florilège de ces vignettes est paru aux Éditions Séguier (Comics retournés).
« Très réussi premier roman, signé Gabriela Manzoni, la star des réseaux sociaux. Entre satire du milieu de l’édition et de l’enseignement et mélancolie, l’auteur fait mouche. »
« Pour son premier livre, Gabriela Manzoni nous offre un roman d’apprentissage libertin, qui est aussi une satire de notre époque bien-pensante. […] Ici, le néoféminisme, la morale effarouchée et les indignations factices sont joyeusement étrillés. Essai réussi ! »
« Ce roman d’initiation, dont l’ironie mordante évoque parfois Sagan, se dévore à pleines dents ! »
« [Gabriela Manzoni est] une jeune femme cultivée, solitaire et dandy, se tenant volontairement à l'écart de la vie active, […] une esthète de l’oisiveté, du sarcasme et de la mélancolie portés au rang d’art. »