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Traitement du Lumpenprolétariat

par le cinéma d'avant-garde

 

Description

Observer les modes de traitement du Lumpenprolétariat par le cinéma d’avant-garde permet d’envisager trois enjeux : questionner la notion de « Motif », qui appartient au vocabulaire méthodologique fondamental de l’iconologie, donc de l’analyse des images ; mettre en circulation des œuvres souvent méconnues, voire inconnues et de toute façon sous-traitées ; réfléchir à la responsabilité et aux puissances du cinéma dans sa dimension collective et publique.
À partir des analyses de Georg Simmel (que Walter Benjamin appréciait) sur la pauvreté et ses enjeux sociaux, il s’agit de jalonner une histoire des films critiques et d’envisager ce que peut le cinéma qui ne se satisferait pas « d’orner nos ambiances intérieures et extérieures », comme l’écrivait Hegel à propos de l’art en général.
Que fait le cinéma d’avant-garde, par opposition au cinéma de la domination chargé d’assurer la bonne marche du contrôle social ? Il refuse l’aveuglement, l’angle mort, il cherche le frontal, la confrontation, le corps à corps. Il se place face à « l’infigurable », au sens où l’emploie Arlette Farge (à laquelle est dédié ce livre) : « le pauvre infigurable ».
Il récuse les définitions et les découpages légués par l’ordre qu’il conteste. Il refuse une supposée « bonne distance » avec son sujet, avec son problème. Il pulvérise les distinctions mutilantes entre rationalisation et émotion. Il trouve mille façons de crier, mille façons d’argumenter en images et en sons, mille façons de penser la cruauté sociale. Il travaille.
Avec les fils tissés entre les œuvres d’Alberto Cavalcanti, Raymundo Gleyzer, Peter Weiss, Holger Meins, Jérôme Schlomoff et François Bon, Jean-Gabriel Leynaud, Johan Van der Keuken, Chris Cunningham, Michael Moore, Djouhra Abouda et Alain Bonnamy, Mounir Fatmi, Jang Sun-Woo, Raoul Peck, Lionel Soukaz, Khavn De La Cruz, se tisse une histoire de l’avant-garde réfléchie à partir des films eux-mêmes.

Nicole Brenez

Nicole Brenez, maître de conférences en études cinématographiques à l'université de Paris I, est l'auteur de « Shadows de John Cassavetes » (Nathan, 1995), « De la figure en général et du corps en particulier. L'invention figurative au cinéma » (De Boeck Université, 1998), « Une Passion critique. Abel Ferrara, le mal mais sans fleurs » (Illinois University Press, 2006). Elle a dirigé ou codirigé plusieurs livres collectifs : « Poétique de la couleur » (Auditorium du Louvre, 1998), « Jeune, dure et pure. Une histoire du cinéma d'avant-garde et expérimental en France » (Cinémathèque française/Mazzotta, 2001), « La Vie nouvelle/nouvelle Vision » (Léo Scheer, 2004), « Cinéma/Politique » (Labor, 2005), « Jean-Luc Godard : Documents » (Centre Pompidou, 2006). Directrice de collections, elle a notamment assuré la publication de « Une caméra à la place du cœur » par Philippe Garrel et Thomas Lescure ou « Un chant d'amour de Jean Genet » par Jane Giles. Elle programme les séances d'avant-garde de la Cinémathèque française depuis 1996.

Archimbaud

Prix : 

9,00

Format : 13,5 x 14,5 cm - 100 pages - Carré Ciné n° 41

Parution : 09/01/2007

ISBN : 2840494973