Le Testament d’Abel

Description

Sous le titre « Le Testament d’Abel », Patrick Guyon ferme le cycle du « Livre de la sortie du jour » (Cheyne, 1995 et 1997). Après ces trois stations (« Les Sept maisons du jugement », « Lui l’emmuraillé dit » et « L’Autre moitié du ciel »), il offre ici un livre de poèmes plus apaisé (« La Maison sur parole »), accompagné d’une réfexion composée de cinq lettres à Yves Bonnefoy (« La Poésie, le langage sauf »), où ce long cheminement est repris sous un regard rétrospectif.
Le cœur de cet essai est la quatrième lettre, où le travail de poésie est exploré à la lumière de l’histoire de Caïn et d’Abel. Le conte biblique est convoqué en vue d’une anthropologie plus que d’une esthétique. Le point est la naissance tragique de la parole. « Et toi, poème-Caïn, tu mets un mort dans ta poitrine pour actionner ton souffle », disait déjà « Le Nord perdu » (Cairn, 1998), et comme le dit encore Josué sur les eaux : « Je suis saisi par la naissance, dont chaque parole nouvelle veut raviver le premier cri » (Cheyne, 2004). La toute dernière partie du livre (« Décalogue poétique et moral »), où sont conjoints deux ordres apparemment antinomiques, donne à cette entreprise un relief singulier, probablement unique dans l’espace littéraire d’aujourd’hui.