Description
« Le plus grand morceau de prose que j’avais jamais vu » : telle est la réaction de Jack Kerouac lorsqu’il reçoit, un matin de décembre 1950, une longue missive fiévreuse qu’il s’empresse de baptiser Lettre sur l’histoire de Joan Anderson. Une poignée de pages éblouissantes signées Neal Cassady, son « frère de sang », celui dont il fera, sous le nom de Dean Moriarty, le héros flamboyant de Sur la route. Seize mille mots libres et cadencés comme une improvisation de jazz, tapés en rafales à la machine. De l’aveu même de Kerouac, ils inspireront le style spontané de son célèbre roman… Mais qui est Joan Anderson, dont le souvenir hante cette confession ? Une jeune femme à la beauté incandescente que Cassady a rencontrée par un hiver glacial, dans les rues de Denver. La lettre conte leur histoire d’amour, récit tour à tour drôle et poignant, où le sexe, l’alcool et la mort qui rôde auront tous leur rôle à jouer…
Convaincu de tenir un chef-d’œuvre, Kerouac tente de le faire publier. Mais très vite, les feuillets sont égarés, et pendant plus de soixante ans, on les tiendra pour disparus à jamais. Jusqu’à ce que, récemment, ils soient redécouverts – leur énergie intacte, et d’une fascinante modernité. Ce texte au destin incroyable, réchappé du temps et de l’oubli, est traduit en français pour la première fois.
Traduction et avant-propos de Pierre Guglielmina.
Présentation de A. Robert Lee.
Souvent désigné comme l’« âme de la Beat Generation », Neal Cassady (1926-1968) éblouit tous ceux qu’il croise par son énergie sans borne, son charme et ses excès. Il est l’auteur d’une correspondance prolifique qui eut une profonde influence sur Jack Kerouac, Allen Ginsberg et nombre d’écrivains (parue en français aux Éditions Finitude). Il laisse également derrière lui une autobiographie inachevée, Première jeunesse (Flammarion, 1998).
« J’ai eu l’idée de la prose spontanée de Sur la route en comprenant comment ce bon vieux Neal écrivait les lettres qu’il m’adressait, toutes à la première personne, rapides, folles, confessionnelles, complètement sérieuses, toutes riches en détails… »
« Neal Cassady, poète à l’énergie rare, […] est l’une de ces étoiles filantes littéraires pour qui écrire voulait dire vivre, éperdument, les deux pieds dans le présent. »
« Si cette odyssée tragi-comique, si ce récit effréné séduit tant, c’est surtout par sa volubilité démente, sa portée historique et sa sincérité quasi pathologique. […] Biture, errance, prison : on ne s’ennuie pas, jamais. »
« Le récit frénétique et testostéroné, immodérément turbulent, est de la veine stupéfiante qu’on connaît à Cassady. »
« Cassady raconte tout sans fard, à cent à l’heure, consumant tout sur son passage, à travers des coups de gueule, du sexe et de l’alcool, avec en point de mire, le retour à la case prison. […] Pour ce qui est du style et de l’univers, Cassady annonce Bukowski et fait aussi écho aux dérives parisiennes de Henry Miller. »
« [Cassady] écrit comme il pense, à fond, en transe, dans un délire extatique où les jeux sur la sonorité des mots importent presque autant que l’histoire et ses circonvolutions embrumées. Il tape fiévreusement comme toujours. »
« On comprend, au fil des pages, en quoi ce texte a été décisif dans la rédaction de Sur la route, en avril 1951, permettant à Kerouac d’opérer une rupture avec la forme de classicisme qui présidait encore à son premier roman, Avant la route (1950). »
« Liberté de ton, refus de la belle écriture, frénésie, sensualité, crudité et subtilité mêlées, éloge de la vie et de la sensation au mépris de tout le reste… La “Beat Generation” est déjà là, dans un texte qui mettra le feu aux poudres. »
« Cette lettre flamboyante (et inédite, ici copieusement commentée) […] est un maillon important de l’histoire de la beat culture. »
« Le personnage et le style de [l]a correspondance [de Neal Cassady] ont permis à Kerouac de devenir Kerouac. »
« Il m’est difficile de dire à quel point je suis impressionné et émerveillé par l’ampleur de ce que tu as accompli avec l’histoire de Joan Anderson. »
« Neal est l’âme même du mouvement dans sa forme pure, abstraite et dépourvue de sens. Il est le nomade par excellence. »
« Cassady était un héros pour tous ceux qui décidaient de s’aventurer hors des sentiers battus, le héros qui nous faisait tous aller de l’avant. »
« Quelle intensité dans le texte de Cassady, il impose son rythme et le lecteur se laisse embarquer dans son périple. »