Description
Cet essai se propose d’étudier les transformations et les mésaventures, au tournant du XIXe siècle, d’un personnage et d’un mythe particulièrement célèbre : celui de Psyché. Cette figure volontiers idéale, ce mythe volontiers idéaliste, s’ils sont parfois respectés, sont le plus souvent traités de façon infidèle ou irrévérencieuse par l’esprit de décadence. Figure virginale de l’innocence séduite, histoire des migrations de l’âme, le récit initial s’accompagne au XIXe siècle de variations édifiantes. Il faut dire que cette ambiguïté est en quelque sorte consubstantielle au mythe. Celui-ci n’apparaît en effet qu’à une époque tardive, n’ayant rien de grec malgré les apparences, fixé par un auteur latin post-classique et passablement suspect, Apulée, chez qui le mélange des tons, la diversité des registres, l’alliance de la trivialité naturaliste et de l’élévation spirituelle avait longtemps passé pour un modèle de mauvais goût. « Les métamorphoses de Psyché » travaille sur ces contrastes, sur les raisons qui ont amené la décadence à s’intéresser de si près à un écrivain aussi peu recommandable et à un roman, « Les Métamorphoses ou l’Âne d’or », qui n’était pas à mettre entre toutes les mains, loin s’en faut. L’essai analyse les raisons et les modalités de la présence de Psyché dans la littérature et l’iconographie fin-de-siècle, s’interroge sur les affinités entre tradition milésienne et décadence.
Professeur de littérature comparée à la Sorbone, il dirige chez Séguier la collection « Bibliothèque Décadente » et la « Collection Noire ». Il a déjà publié plusieurs essais dans la « Collection Noire ». Ses recherches sont aujourd'hui orientées vers la littérature de la fin du XIXe siècle.