Description
« Il y a les femmes qui espèrent sur les bancs, et les éphèbes dont le mégot s’allume au bec comme un ardent appel. »
P’tit Pierre fuit Saint-Germain-en-Laye et son enfance pour se jeter dans la grande fête du Paname des Années folles. Avec sa gueule d’ange, il n’a aucun mal à se faire adopter par la faune de Pigalle, qui s’empresse de le rebaptiser Chouchou. Sous les néons des boulevards, aux côtés de ces jeunes voyous, gouapes, poisses et autres gavroches, il découvre son corps et sa sexualité. Mais la première ivresse passée, il se heurte à une réalité bien plus âpre : installé dans l’une des chambres du Poiss’ d’or – un petit hôtel meublé au pied de Montmartre – Chouchou est emporté dans un tourbillon de passes et d’amours clandestines. Avec en embuscade, les ombres de la police, de la misère et de la mort… Les promesses d’hédonisme de la capitale ne seraient-elles en fin de compte que les mirages de l’enfer ?
Paru en 1929, Au Poiss’ d’or capture toute la gouaille, la truculence – et la violence – d’un Paris bohème aujourd’hui disparu. Alec Scouffi explore les marges, raconte les bas-fonds et dresse la chronique d’une époque où l’homosexualité se vivait sous la menace permanente de la répression. Il fut d’ailleurs lui-même une personnalité de ce monde souterrain, au point que plusieurs romans de Patrick Modiano se font l’écho de l’aura mystérieuse entourant son existence sulfureuse (Livret de famille, 1977 ; Rue des boutiques obscures, 1978 ; Paris Tendresse, 1990).
Préface de Cédric Meletta.
Les circonstances de la vie d’Alec Scouffi demeurent troubles. Chanteur lyrique, poète et romancier, né à Alexandrie vers 1886, il s’installe à Paris au début des années 1920. En 1932, il est retrouvé mort dans son appartement de la rue de Rome, probablement assassiné par l’un de ses amants.
« Scouffi a tout vu, tout enregistré et restitue tout avec brio et subtilité. »
« Un livre vivant avec des personnages auxquels on s’attache sans réserve. »