Description
30 mars 1912 : le protectorat s’abat sur le Maroc. Il s’incarnera dans deux grandes figures, Lyautey et Mohammed ben Youssef, pendant trois décennies l’avers et le revers d’une même médaille.
Des vagues d’immigration européenne, pleine d’espoir en une vie meilleure, se succèdent dès après la Première Guerre mondiale en entraînant le développement d’un urbanisme spectaculaire selon deux grands principes lyautéens, la créativité novatrice et la séparation entre ville « indigène » et ville européenne.
On offre très vite un port à Casablanca qui devient la ville phare de la côte atlantique en mettant en scène ses ambitions démesurées. S’y concentrent, parmi les Européens, les adeptes d’un colonialisme sans nuances et les tenants d’une éthique de la coopération. Avec entre les deux une multitude d’individus, venus là sans autre projet que celui de vivre meux, et qui vouèrent à cette ville et à ce pays une passion sans bornes.
Adélie, qui habite avec sa famille ce récit, est de ceux-là. Elle appartient à cette catégorie d’inclassables, privés de véritable idéologie, qui donnent l’impression de se laisser ballotter par les soubresauts de l’Histoire, de n’avoir pas prise sur leur vie. Mais l’ailleurs parfois offre la possibilité de changer. Et de comprendre que se tenir à l’écart n’éxonère pas d’une part de responsabilité.
Adélie et Casablanca vont ensemble. L’une et l’autre cheminent vers l’autonomie. Lentement. La première ne se laisse pas happer par ce qui l’entoure et reste au plus près de son sillon. Au cœur de la seconde, les Marocains peu à peu redeviennent les acteurs de leur propre histoire.
Nicole Massé-Muzi est née à Casablanca où elle a passé son enfance et son adolescence. Elle travaille comme psychologue dans le champ de la Santé et vit dans la proche banlieue parisienne. Elle est l'auteur de Casablanca rêvait (Éd. Séguier, 2007) et de deux monographies en images chez Alan Sutton, Sfax (2002) et Le Sud Tunisien (2003).